LE SUCRE ET VOTRE CORPS : QUAND LES ORGANES SOUFFRENT DE L’EXCÈS DE SUCRE…
Un Français consomme en moyenne 35 kilos de sucre par an selon une enquête de 60 millions de consommateurs réalisée en 2022. C’est beaucoup trop. Si le sucre est nécessaire pour le corps, en quantité excessive, il peut favoriser l’apparition de diverses pathologies. Voici comment réagissent nos organes lorsque nous consommons trop de sucre.
Le sucre et le foie : un duo méconnu
Le foie est l'un des organes les plus polyvalents et les plus complexes de l'organisme. À lui seul, il assure la fonction métabolique essentielle de la digestion. Un foie en mauvaise santé entraîne une dégradation du système digestif.
La consommation excessive d'alcool est l'une des principales causes de maladies du foie. La toxicité de l’alcool sur le foie peut s’exprimer à partir de doses qui peuvent apparaître peu élevées. Le seuil de consommation au-delà duquel le risque pour la santé devient significatif est de 20 g d’alcool par jour (deux verres) chez la femme et de 30 g d’alcool (trois verres) par jour chez l’homme. Pour protéger votre foie, il est recommandé de limiter la consommation d'alcool ou de l'éviter complètement.
Le soda n’est pas meilleur pour la santé. Une étude* de l'Inserm confirme leur pouvoir de nuisance sur notre santé : la consommation d'une seule cannette de soda quotidienne est associée à un risque plus élevé de développer une NASH (Non Alcoolic Steato Hepatisis), autrement dit une stéatose hépatique, appelée la « maladie du foie gras ».
Opter pour une version « light » du soda n’est pas non plus une bonne idée. Ils sont, certes, moins problématiques pour le foie, mais entretiennent notre addiction au goût sucré.
- Conseil : pourquoi ne pas boire du thé ou une tisane ? Dès lors qu'ils sont de qualité, tous protègent le foie. Le thé vert, plus riche en certains antioxydants que le noir ou le blanc, favorise en plus la destruction des graisses dans le foie.
Il n’y a pas que l’alcool et les sodas qui nuisent à votre foie. Le sucre est un coupable sournois.
Le fructose, que l’on trouve en abondance dans les fruits, ne peut être transformé que dans le foie. En cas d’excès, il est très facilement transformé en graisse. C’est pourquoi le fructose augmente souvent le taux de graisse dans le sang et favorise
Conseil : dites oui à un verre de jus de fruit de temps en temps mais pas à chaque petit-déjeuner. Pour les vitamines, mieux vaut un fruit entier dont les fibres nourrissent les bactéries du microbiote qui protège le foie ou bien un jus de légumes, sans plus de fibres certes, mais sans fructose.
*Une étude de 2020 conduite à partir des informations relatives à la cohorte Constances (pilotée par l’Inserm)
Le sucre et la peau : gare aux boutons
Le sucre s’attaque aux composants de la peau que sont le collagène et l’élastine, responsables de l’élasticité et de la tonicité de la peau. Ce phénomène porte le nom de glycation de la peau. Il est naturel et spontané. C’est lui qui participe à l’apparition des rides, ainsi qu’au relâchement des tissus épidermiques. Les dermatologues évoquent aussi l’apparition de boutons et des difficultés de cicatrisation.
Conseil : pour les petites faims, remplacez les produits sucrés par un encas pauvre en glucides (noix de pécan, amandes, noisettes…).
Le sucre et le cerveau : amis ou ennemis ?
Notre cerveau a besoin de sucre, notamment de glucose, pour fonctionner car les cellules cérébrales consomment beaucoup d’énergie. Mais la surconsommation de sucre pourrait avoir des effets sur la santé mentale. La dépression et les crises d’angoisse pourraient en découler.
En outre, une étude* relayée par l’INSERM et publiée dans Alzheimer’s & Dementia a montré une association entre consommation des sucres au goûter et risque de développer la maladie d’Alzheimer chez les personnes possédant des prédispositions génétiques.
*Refined carbohydrate-rich diet is associated with long-term risk of dementia and Alzheimer's disease in apolipoprotein E ε4 allele carriers (2020)
https://alz-journals.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/alz.12114
- Conseil : si vous êtes un bec sucré, optez pour le sucre de dattes. Il est probablement celui qui concentre le plus de nutriments. Riche en fibres, il permet de « filtrer » le sucre et ainsi de diminuer son impact.
Le sucre et le cœur
En provoquant une prise de poids et en augmentant les triglycérides, le sucre favorise l’hypertension, des conditions idéales pouvant provoquer des problèmes cardiovasculaires (infarctus ou AVC).
- Conseil : évitez les plats préparés et industriels ainsi que les céréales raffinées (pâtes, riz blanc, baguette…) fait partie des conseils classiques. Tout comme le fait de privilégier les produits frais, les céréales complètes biologiques, les légumineuses (lentilles, pois-chiches, haricots rouges et blancs…), etc.
Le sucre et le diabète : un lien indéniable
Un régime trop riche en sucre entraîne une résistance à l’insuline, l’hormone qui gère le taux de glucose dans le sang. Avec le temps, ce déséquilibre ouvre la porte au diabète de type 2.
- Conseil : cela ne veut pas dire qu'il faut arrêter de manger du sucre. Il faut juste modérer sa consommation car tout est question de quantité. Il convient d’être vigilant et de décrypter les étiquettes : dans la composition, le sucre peut se dissimuler sous de nombreuses appellations (dextrose, saccharose, lactose, maltodextrine, sirop de glucose-fructose…)
La transition vers une alimentation moins sucrée doit se faire progressivement. Commencez par supprimer le sucre ajouté dans votre café ou votre thé et remplacer votre gâteau au chocolat par un fruit. Au fil du temps, votre palais s'habituera à des saveurs moins sucrées. Surtout, restez bienveillant envers vous-même car réduire sa consommation de sucre demande de la patience et de la persévérance.
Quiz : vrai ou faux ?
Le sommeil n’a aucun lien avec ma consommation de sucre. FAUX.7 h de sommeil en moyenne s’avèrent déterminantes pour maintenir des taux de glucose stables. À l’inverse, un mauvais sommeil déclenche une augmentation notable de la glycémie.
Le véritable coupable derrière les maladies chroniques (diabète, obésité, maladies cardiovasculaires) est le gras. FAUX. C’est la résistance à l’insuline, alimentée par le sucre raffiné et les carburants toxiques que nous mettons dans nos assiettes qui en sont la cause. Conseil : il n'existe pas de solution miracle pour remplacer le sucre. Peu importe sa forme, le sucre a des impacts négatifs sur la santé. Bien qu'un sucre plus naturel puisse offrir certains bénéfices, comme un apport en minéraux, ces avantages sont minimes comparés à ceux présents dans les fruits et légumes. La meilleure approche reste donc de réduire autant que possible sa consommation de sucre, quelle que soit sa forme.
Le sport fait baisser naturellement la glycémie.
VRAI. Assurer au moins 150 minutes par semaine, soit 30 minutes par jour d’exercices modérés ou soutenus est reconnu pour réguler les dérèglements dus aux perturbations métaboliques.
Conseil : la marche reste le meilleur sport en toute circonstance. Elle peut aider à améliorer la sensibilité à l'insuline, à brûler des calories, à contrôler la glycémie et à améliorer la santé cardiovasculaire ! Pour garder la forme, il est recommandé de réaliser une marche rapide de 30 minutes cinq jours par semaine.
Chiffre clé : L'Organisation mondiale de la santé recommande de limiter sa consommation de sucre à 25 g (soit l'équivalent de six cuillères à café). (2024)